Il est des formes que l’on ne nomme pas. Des lignes, des couleurs et des rythmes qui échappent au réel pour mieux nous y ramener.
Ainsi naît l’abstraction : non pas un refus du monde, mais une autre manière de l’habiter, de le sentir et de l’interroger.
Depuis plus d’un siècle, les artistes qui empruntent ce chemin cherchent un langage libre, affranchi de toute représentation. Ils travaillent la matière comme on cherche une voix, un souffle. Ils composent avec l’élan intérieur, l’intuition, la tension invisible entre les choses. L’abstraction, dans sa multiplicité, ouvre un espace pour l’émotion pure, pour la sensation brute et l’expérience du regard.
Le groupe Abstraction rend hommage à cette vitalité intemporelle. Il réunit cette année 64 œuvres, toutes singulières, toutes ouvertes.
Elles convoquent les grands courants de la peinture abstraite – géométrique, lyrique, expressionniste – mais aussi des formes inclassables, expérimentales, qui échappent aux catégories. Ces œuvres ne se laissent pas enfermer : elles avancent, elles cherchent, elles dérangent parfois, elles inventent.
Et c’est là, peut-être, la force de l’abstraction : ne pas dire, mais faire ressentir. Ne pas montrer, mais ouvrir.
Nous exprimons notre profonde gratitude à toutes les artistes et tous les artistes rassemblés dans ce groupe. Par leur engagement, leur sincérité, leur exigence, ils et elles font du Salon d’Automne un lieu vivant de dialogue, de partage et de transmission.